Une lecture écologique de la lettre aux Ephésiens
Dans notre lecture (chrétienne protestante luthéro-réformée), nous ne pensons pas que la lettre aux Éphésiens nous dicte une morale chrétienne quelle qu’elle soit. En cela, elle reste fidèle à Paul. Lorsqu’elle donne des conseils d’ami, concernant la soumission mutuelle par exemple, elle en appelle au bon sens du lecteur. En revanche, elle dit que ce bon sens peut être encouragé et inspiré par la grâce de Dieu, sans conditionner celle-ci. La lettre aux Éphésiens propose plutôt une réflexion sur le rapport entre la rédemption et la création. Pour elle, Dieu sauve l’humain et toute créature en vue de constituer une création nouvelle modelée comme corps dont le Christ est la tête. Dieu fait de l’humain, qu’Il sauve dès maintenant en vue de l’œuvre bonne qui consiste à proclamer l’extension du salut et de l’Eglise à l’univers entier. Ainsi, le dessein de Dieu, à travers la rédemption, est une nouvelle création. Projet de programme
Petite bibliographie
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IntroductionLa pensée de Martin Luther a été bouleversée par son étude de la lettre de Paul aux Romains. Jean Calvin, quant à lui, comme Uldrych Zwingli, s’appuie sur la lettre aux Éphésiens pour penser l’Église. Le christianisme n’est plus au centre, c’est la création tout entière qui devient centrale, avec la volonté de salut universel de la part de Dieu. La lettre aux Éphésiens, rédigée par Paul ou, sans doute, plus probablement par un ou des disciples de Paul après la mort de ce dernier, semble effectuer une double mission :
Il est très probable, selon plusieurs exégètes (Bouttier 1991, Reynier 2004, Masson 1953…), s’appuyant sur une hypothèse émise semble-t-il en 1654 par l’archevêque anglican James Ussher (Annales Veteris et Novi Testamenti II, p.686), que l’épître aux Éphésiens soit une lettre circulaire adressée à plusieurs églises locales d’une même région. Plusieurs manuscrits grecs anciens en effet n’ont rien à la place de l’adresse « à Éphèse » en Ep.1,1. Ainsi, Origène interprétait ce verset en disant que les lecteurs de l’épître sont appelés « ceux qui sont » (sans complément) à cause de leur « communion avec Celui qui est (Ex.3,11) ». Marcion appelait d’ailleurs cette lettre « épître aux Laodicéens ». Il se peut qu’à l’origine existait une lettre de Paul, peut-être adressée aux Éphésiens ou à une autre Église locale, mais qu’un rédacteur tardif, vivant dans un nouveau contexte, aurait transformée en une lettre circulaire recevable par toute Église locale membre de l’Église universelle. La pseudépigraphie consistait dans l’art d’instituer une permanence de l’auteur alors que ce dernier a physiquement disparu. Le message de Paul émerge de son enracinement culturel d’origine pour être traduit dans des catégories religieuses plus universelles. De l’évangile, on passe au « mystère du salut ». La lettre aux Éphésiens est une rencontre de plusieurs, d’une pluralité de traditions. En plus de celle de Paul, voici quelques autres traditions que nous pouvons y trouver :
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