JEAN 8/12-59
BàBR 2023-2024/EVANGILE DE JEAN
JEAN 8/12-59/JESUS PARLE AUX HUMAINS EN PARLANT DE LUI QUI PARLE DE DIEU
Les trois ou quatre discours – et les débats afférents – qui composent cette péricope donne le tournis à quiconque cherche à en savoir le sens précis, évident. Et qui l’approchant, réalise alors qu’il est terrible de savoir, quand le savoir ne sert nullement à celui qui le possède (Sophocle).
Car ce dont témoigne Jean ne saurait être réduit à de la pure rhétorique, à des propos entre savants. Ce dont témoigne Jean est d’une toute autre ampleur, d’une toute autre nature (je parlais lors d’une précédente rencontre de saut qualitatif).
Et réclame autre chose que le seul savoir : la foi, la confiance, autrement dit la rencontre avec celui qui vient à vous. Les pharisiens et tous ces Juifs pieux savent beaucoup de choses, et l’on peut le dire de chrétiens ou d’autres qui cherchent pareillement à savoir, et cela est une bonne chose de savoir. Mais ici cela ne sert plus vraiment.
Ce dont témoigne Jean, et comment en témoigner simplement sans toutes ces circonvolutions donneraient-elles le tournis, c’est qu’avec Jésus, c’est Dieu lui-même qui vient les rencontrer, qui leur offre d’autres façons d’exister, d’échanger, d’oeuvrer : ensemble, respectueusement. Ce n’est encore qu’apparent : l’heure n’est pas tout à fait venue, précise Jean.
Cependant l’on perçoit déjà qu’avec ce Jésus la confiance vient, la foi, et avec elle, peu à peu, la lumière. Certes, il est difficile pour eux, et pour nous sans doute qui nous abritons pareillement derrière nos savoirs – simples opinions ou éruditions, d’être confrontés, avec Jésus, à ce Dieu qui se présente au milieu de vous tous et qui souhaite d’abord être au milieu de vous tous : rencontrer, partager, vivre avec vous tous.
Par conséquent, oh sacrilège (!) qui dépend de vous comme tout le monde – quand même il s’y refuse – dépend des autres : Jean Grosjean que je citai dernièrement décrit bien cette toute autre façon d’être les uns avec les autres – et de Dieu avec nous et les autres, façon d’être non pas frontale, oppositionnelle, mais interactive :
Le rôle qui consiste, au fond de Dieu, à recevoir Dieu pour lui montrer ce qu’il est, un peu comme un fils grandissant révèle à son père ce que ce père ignorait de soi, eh bien, ce rôle est dépêché à un Nazaréen (Si peu, Bayard, Paris 2001, p. 38).
8/12-20 : Jésus lumière du monde Incompréhension chez les disciples de Jésus de Jésus (Cf. mon papier sur Jean 6, L’autre rive)
8/21-30 : Elle vient l’heure du jugement Incompréhension jusque chez les frères de Jésus, mais, on le sait, nul n’est prophète en son pays.
8/31-44 : Abraham ou Dieu pour Père, à moins que cela ne soit le diable Là encore je rappelle ce que nous disions à propos de Jean 6, verset 4 : Derrière l’insistance avec laquelle Jean place les gestes significatifs de Jésus lors des Fêtes juives, on devine les tensions grandissantes entre Jésus et les notables Juifs, et plus encore, 45-50 ans plus tard, les virulentes polémiques entre l’Eglise et la Synagogue.
8/45-59 : Sur la vie dont parle Jésus Les débats houleux contés par Jean au fil de ce chapitre 7 (dès 6/1 en fait) tournent autour de ce que Jésus clame ici, où résonnent tout ce que Jean relève des relations de Jésus avec Dieu, et de celles de Dieu avec lui, depuis le Prologue et tout au long de son évangile.
8/20 + 30 + 59 : Trois finales à comparer
Avec toute mon amitié, Christian (11 février 2024)