BÀBÂR : LES TEXTES DE CHRISTIAN JEAN-7

JEAN 7/1-52

BàBR 2023-2024/EVANGILE DE JEAN

JEAN 7/1-52/L’INCOMPREHENSION DEVANT UN CHARPENTIER DE GALILEE

Lors de notre rencontre autour du chapitre 5 (Cf. mon papier Textes en pièces, suite) nous avons mis en évidence la façon dont Jean composait son évangile avec des morceaux choisis aux propos différents : des récits des actions de Jésus, des digressions théologiques, et des témoignages ou confrontations entre Jésus et ses interlocuteurs.

Après un chapitre 6 éminemment théologique (tout au moins jusqu’au verset 59)  où même les péricopes relatives aux actions de Jésus (la multiplication des pains et la marche sur la mer) sont ressortis comme arguments théologiques par lesquels Jean relativise la part de Moïse dans la traversée de la Mer Rouge et dans la manne au désert,

le chapitre 7 (mais on pourrait partir du verset 60 au chapitre 6 avec la confrontation de Jésus et des disciples), nous présente un panel de témoignages (beaucoup de confrontations en fait) de et sur Jésus.

6/60-71 : Incompréhension chez les disciples de Jésus de Jésus (Cf. mon papier sur Jean 6, L’autre rive)

7/1-10 : Incompréhension jusque chez les frères de Jésus, mais, on le sait, nul n’est prophète en son pays.

711-31 : Là encore je rappelle ce que nous disions à propos de Jean 6, verset 4 : Derrière l’insistance avec laquelle Jean place les gestes significatifs de Jésus lors des Fêtes juives, on devine les tensions grandissantes entre Jésus et les notables Juifs, et plus encore, 45-50 ans plus tard, les virulentes polémiques entre l’Eglise et la Synagogue.

7/28b-29 : Les débats houleux contés par Jean au fil de ce chapitre 7 (dès 6/1 en fait) tournent autour  de ce que Jésus clame ici, où résonnent tout ce que Jean relève des relations de Jésus avec Dieu, et de celles de Dieu avec lui, depuis le Prologue et tout au long de son évangile.

7/40- 52 : Avis contraires au sujet de ce Galiléen dérangeant pour tous

Quand quelques mots résument le vrai motif de tant d’incompréhensions

Maintenant, on sait qu’on ne peut rien savoir de plus de Dieu que son Christ. Et ce qui a été noté prend l’épaisseur d’une expérience humaine.

Ce que Dieu a de visible a été la vie de l’un d’entre nous. C’est lui notre seul vrai héros et non aucun victorieux.

Le resplendissement de l’Eternel s’est aventuré dans une vie de Galiléen. Tout ce qu’il y a de manifestable en Dieu s’est employé à équarrir des charpentes.

Dieu a choisi pour langage un Galiléen avec cet accent qui ferait rire en ville si ce qu’il disait ne tombait de si haut.

(Jean Grosjean : Si peu, Bayard, Paris 2001, pp. 40, 41, 37, 68)

 

Ces quelques mots du poète et grand commentateur de Jean qu’il était, résument à eux seuls, me semble-t-il, le véritable motif de tant d’incompréhensions, jusqu’à la haine : il est incroyable, même pour ceux qui seraient prêts à y croire comme les disciples, ou pour ceux qui sont tout proches de lui comme ses frères, ou, plus encore pour ceux qui sondent depuis si longtemps les Ecritures pour y trouver les raisons d’espérer le Messie, comme les Juifs pieux et sincères, oui, pour eux tous, il est incroyable que ce Galiléen qu’ils connaissent et que certains d’entre eux considèrent tout au plus comme un rabbi, un prophète ou un meneur politique, soit réellement l’Envoyé, l’Oint, le Messie… alors Dieu lui-même ! Incroyable et blasphématoire. Ne pas comprendre leurs réactions, seraient ne pas prendre la mesure – il est vrai – incommensurable de ce qu’il advient en Jésus Christ, et que seule la foi, la confiance qu’il nous donne d’avoir en lui, permet d’entrevoir, de ressentir, de vivre :  A l’amour que vous aurez… soi-même saura qu’il est des ses disciples !

 

 

Avec toute mon amitié, Christian (18 janvier 2024)

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