De nouveaux travaux sont apportés par l’Église Réformée de Toulouse en 2013.
D’après Bernard Reymond, l’architecture protestante réformée privilégie la fonctionnalité à la sacralité, puisque Dieu seul est saint, et aucun autre objet ne peut l’enclore ni le localiser.
L’appellation « temple » ne convient pas puisque ce n’est pas l’habitation d’aucune divinité. La fonction du lieu de culte consiste à ramener l’humain à l’essentiel : reconnaître le fondement de sa vie pour pouvoir en vivre, en évitant de s’attarder sur ce qui est secondaire.
Notre protestantisme est plus idolophobe (se méfiant de tout ce qui risque de défigurer Dieu ou de prendre sa place : objet, pensée, idée, vérité, institution, personne, etc.) qu’iconoclaste (qui brise les images).
M.R.
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Le Consistoire protestant célèbre une cérémonie solennelle le 24 novembre 1805. Le pasteur Jean-Pierre Pradel Vernezobre (fils du pasteur du Désert, Jean Pradel dit Vernezobre, et frère de Jean-Frédéric Pradel Vernezobre qui fut doyen de la Faculté de théologie protestante de Montauban) y prononce une allocution :
« Sans doute que vos pasteurs saisiront avec empressement cette nouvelle occasion de rappeler aux Réformés de ces contrées tout ce qu’ils doivent d’amour, de respect, de fidélité à leur légitime souverain ; sans doute qu’ils aimeront à redire tout ce que Napoléon fit en faveur de nos institutions si longtemps dédaignées ; tout ce qu’il fit pour nos sanctuaires dévastés, pour notre culte proscrit, pour nos lévites frappés du sceau de la réprobation… »
L’édifice restauré et aménagé est inauguré et dédicacé liturgiquement au culte protestant réformé zwinglien-calviniste rendu à Dieu le 1er janvier 1806.
David-César Chabrand (1780-1861), pasteur revivaliste formé à Lausanne, nommé en 1807 dans une église toulousaine qui attend de la philosophie, organise une cérémonie de rencontre avec l’Empereur Napoléon. Le 25 juillet 1808, les anciens du Consistoire se présentent devant l’Empereur, et Chabrand « fait l’éloge des bienfaits que son règne accorde aux protestants, qui sont publiquement présentés comme légitimes et dignes enfants de la Patrie » (Sarah Davidson, 1994). Le 27 juillet 1808, Napoléon affecte définitivement aux Protestants le bâtiment de la Schola Matrix. C’est une reconnaissance officielle de l’église protestante de Toulouse par les autorités. Mais c’est aussi le signe public de l’abandon de l’indépendance pour cette église.
En 1913, le pasteur Edmond Lengereau (1864-1942) négocie avec l’Administration des domaines le droit de jouissance perpétuelle de ce bâtiment, appelé désormais « le Vieux Temple » après l’achat du Temple du Salin (en 1906) (Edmond Lengereau était pasteur à Toulouse de 1895 à 1936. Son père, François Lengereau, fils de maçon, était missionnaire en Nouvelle-Calédonie et aux Îles Loyautés après 1886 et jusqu’en 1903, et y a contribué à l’organisation de l’institution ecclésiale et à la construction d’édifices religieux).
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