Bible à Bâtons Rompus 6

Les archives 2022-23 de BàBâR

Ci-dessous, les archives 2022-23 !

Nous avons repris le 9 septembre 2022 à 12 h 30, au Vieux Temple. et nous avons commencé la lecture du livre de la Genèse.

Vendredi 23 juin
C’est fini pour 2022-23.  Après le traditionnel repas de BàBâR, nous avons évoqué l’avenir de BàBâR. Nous sommes tombés d’accord sur l’intérêt de faire une pause dans Genèse, même si nous regrettons la rencontre avec Joseph !

Nous reprendrons donc le vendredi 8 septembre en lisant l’Évangile de Jean. Chacun sait que c’est quelque part … une Genèse !

Plus tard, nous sommes quelques uns à souhaiter revenir, au livre de la Genèse. Peut-être ce retour arrivera -il plus tôt que prévu et de façon … inattendue !

Vendredi 16 juin :Nous avons lu Genèse 35

Vendredi 9 juin :Nous avons lu Genèse 34

Vendredi 2 juin :Nous avons lu Genèse 33. La date du repas de BàBâR est arrétée au vendredi 23 juin … qu’on se le dise !

Vendredi 26 mai :Nous avons lu Genèse 32

Vendredi 12 mai :Nous avons lu Genèse 31

Vendredi 21 avril :Nous lisons dans le livre de la Genès, les chapitres 29 et 30 jusqu’au verset 23 

Vendredi 14 avril : Nous lisons les chapitres 28 et 29 de Genèse.

Vendredi 7 avril : Nous échangeons en nous appuyant sur le texte de Christian que vous trouverez au bout de ce lien

Vendredi 31 mars : Oublié de noter ! 

Vendredi 24 mars : Nous re-lisons les chapitres fin du 26 et 27

Préambule : Un bruit à couru comme quoi la lecture de Genèse était un peu longue. Nous choisissons de continuer à chercher à voir les strates du texte donner du sens aux redites, et cetera. On veut continuer à se laisser interpeller dans le partage avec les autres.

  Nous lisons le chapitre  26 du verset 1 à la fin.

  • Cette histoire d’eau met le doigt sur un éternel problème de l’humanité: c’est une question de survie
  •  Il nous fait voir dans quel cadre se déroule la vie d’Abraham: douleur, contradiction, la violence est toujours là plus ou moins aiguë en général latente. On peut même considérer que c’est un personnage de l’histoire, un personnage maléfique qui prend toute la place !
  •  On reproche souvent aux religions d’être porteuses de violences. En fait, depuis le début, les religions essaient de  nommer ce qui est au-delà de nous même : la violence, la nature, la mort…. Elle ne s’intéresse pas d’abord aux raisons de notre existence ni au sens de notre vie. Elles essaient d’expliquer comment mettre de l’ordre aussi bien entre les individus qu’à l’intérieur des individus, montrer qu’on peut vivre autrement, bien que l’on soit touché par ces violences. C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous verront que vous êtes mes disciples”.
  • Notons ici qu’on nomme les puits: dispute, opposition, largeur . .. 
  • Plus généralement dans toute situation d’échec, la Bible montre qu’on peut rebondir: Dieu n’abandonne pas Adam ni Eve après la sortie du jardin d’Eden, Caïn sera protégé après l’assassinat d’Abel, et cetera. Tout au long de la Bible et jusqu’à la résurrection. Toutes ces histoires affreuses qui ponctuent la Bible sont en fait les nôtres et le texte nous montre que Dieu veut nous en sortir !
  • Cette histoire d’Abimelec, peut être lue en trois étapes :  1-  La richesse d’Isaac suscite des jalousies donc de la violence et Abimelec lui conseille de partir. 2-  Il le rejoint et reconnaît dans son dépassement de la violence l’œuvre de son Dieu.  3-  Tous deux concluent une alliance. Cette anecdote est un hommage aux Hittites qui sont de grands spécialistes du droit .Au verset suivant l’eau jaillit d’un puits indiquant symboliquement une bénédiction.

Chapitre 27, et verset 1 à 29 

  • Cette histoire de bénédiction entre Jacob et Esaü est compliquée.
  • On peut facilement imaginer que les deutéronomistes, ont pu voir dans ce texte  un parallélisme avec la réalité du 5e siècle ( le schisme entre Israël et Juda dans l’après-exil): De retour de l’exil, Israël a pu voir dans la  société mésopotamienne un modèle qui leur permettra de redevenir fidèles comme  les 40 ans au désert servira de modèle de fidélité lors de l’entrée en terre promise.
  • Une illustration d’un phénomène récurrent dans la Bible ou chaque fois Israël répète ce qui a déjà été fait Et rebondit de ses erreurs.

Vendredi 24 mars : Nous lisons les chapitres fin du 26, 27, 28

Lire un texte de Christian à propos de Genèse 26/15 à 27/46 CLIC

Vendredi 17 mars : Nous lisons les chapitres 25 et début du 26

Vendredi 10 mars : Nous lisons le chapitre  24

Vendredi 17 février : Nous lisons les chapitres fin du 22, 23.

Vendredi 10 février : Nous lisons le chapitre 22

Vendredi 3 février : Nous lisons les chapitres 19 et 20 et 21

Vendredi 20 janvier : Nous re-lisons les chapitres 17 et 18

Pas de CR !

Vendredi 13 janvier : Nous lisons d’abord le texte de Christian, puis les chapitres 16, 17 et 18 

Pas de CR !

Vendredi 6 janvier 2023. Nous lisons la fin du chapitre 13 et les 14 et 15.

Pas de CR !

[Nous suivons le calendrier des vacances scolaires ….]

Vendredi 16 décembre Nous lisons le psaume 103

  • Dernier vendredi avant Noël (pour nous!) … c’était le repas de BàBâR.
  • Ce midi, la table de BàBâR était complète et nous avons quand même pu intégrer – pour le café – un treizième et une quatorzième ! BàBâR est grand !
  • Je n’égrainerai pas le menu, mais chaque convive a apprécié ….
  • La lecture habituelle d’un psaume, aujourd’hui le psaume 103, accompagné de quelques mots de Christian nous ont permis d’évoquer Mialisoa et d’exprimer une pensée pour Hérizo.
  • Nous nous retrouvons le vendredi 6 janvier … même heure, même lieu, toujours dans la joie et pour un certain temps encore dans la Genèse, à courir derrière Abraham, Sarah et quelques autres !

Vendredi 9 décembre Nous lisons Genèse 13 

  • Nous faisons un bref retour sur le chapitre 12, en particulier le verset 8 où il est question de Béthel ( le refuge des humbles)  et de Aï ( la ruine). nous avons là deux lieux sacrés, mais quelque part, humbles. Avec un autel ainsi décrit, on est loin de Jérusalem et de son temple!
  • Certaines fidélités au texte son plus proche d’un justificatif de ses propres positions. Par exemple  dans le temple, on peut ne plus être en relation avec Dieu. on peut être dans la négation de l’espérance que Dieu donne (la venue du Messie). c’est une lutte permanente à l’intérieur du judaïsme.

nous lisons le chapitre 13

  •  La terre promise, c’est partout où Dieu est avec toi ! ton pays, c’est Dieu.
  • On évoque le changement de nom d’Abram en Abraham et de  Saraï en Sarah. Le ה (h) apparaît deux fois dans le tétragramme  י ה ו ה. Ces 2 lettres sont la charpente du nom de Dieu.
  • Au verset 8 Abraham laisse Loth choisir, malgré le contexte c’est vraiment une séparation à l’amiable.
  • On verset 17 la terre promise est …  promise, mais c’est au présent qu’Abram est invité à parcourir cette terre. 
  •  le verset 13 introduit la suite…. 

Vendredi 2 décembre Nous lisons Genèse 12 

Lire les explications de Christian :   Genèse : ABRAHAM AND CO

  •  Le nom d’Abraham s’entend: » le père est élevé”.
  •  Dans nos esprits Abraham est celui qui a une foi totale, qui obéit sans ambiguïté! On se sent fils d’Abraham… dans la foi
  •  Les deux montagnes qui apparaissent, Bethel (qui signifie maison de Dieu,  Maison des  humbles, ou le lieu où l’on apprend) et Aï, sont près de Jéricho. 
  • Dès le verset 1 on constate une nouvelle façon de raconter l’histoire: sors ! (de tes modèles !). Ici on ne distingue plus entre le Yahviste et l’Héloïste!
  •  Ce texte est une confluence de diverses traditions orales (selon les tribus), ce qui ne facilite pas leur datation, mais ce sera au final, l’histoire de tous!
  • Ici on ne se préoccupe pas de la filiation par le sang mais tout simplement de la filiation (Il n’est pas forcément de moi mais il est mon enfant !) Dieu est père de tous, par adoption. Une filiation par le père est une adoption ! C’est une conception libérale de ces choses-là.
  • Mais pour ceux qui sont appelés à être un peuple, ils doivent montrer ce qu’il faut faire pour vivre ensemble. Il doivent construire des structures pour être reconnu juif, un peuple témoin : Le temple – la circoncision – le Shabbat, etc. C’est un témoignage à rendre en tant que peuple.
  • Un individu est ici l’emblème d’un groupe (une école de pensée, un peuple, etc.) 
  • Jusque-là Abraham avait suivi son père, maintenant il sort du modèle familial. L’altérité pour lui s’élargit de ce cercle qui était un enclos (tribal, familial), et devenait un carcan.
  • Au verset 2:  je te bénirai, tu seras bénédiction,   ce qui signifie que Abraham sera témoin des bonnes choses que Dieu veut pour tout homme.
  • Cette bénédiction protège Abraham comme Caïn a été protégé. Nous sommes tous enfermés dans des représentations, des doctrines, etc. et ce dieu n’arrête pas de nous rappeler: ne crains pas! La foi, c’est ce qui excède de moi. Abraham sort de lui-même.
  • L’histoire d’Abraham entre sa femme et sa sœur, montre la dureté des coutumes de l’époque. Ici Abraham a eu peur de risquer sa peau. Avec Isaac il fera un pas de plus dans la confiance.

Vendredi 25 novembre Nous lisons Genèse 10 et 11.

Lire les explications de Christian :   Genèse 11 – BABEL

Nous lisons le chapitre 11 “la tour de Babel”.

  •  Nous passons de Noé, un texte compliqué, à Babel un texte limpide !
  • Une lecture a-morale de ce texte simpose. Ne voir que lorgueil humain dans cette tour ou la jalousie de Dieu nest pas suffisant.
  • Se faire un nom, après tous ces drames, dont le déluge, ou de se regrouper entre soi, c’est tout à fait normal.
  •  Babel  est une utopie. 
  • Les matériaux utilisés à base de sable évoquent la parabole de la maison bâtie sur le sable! Mais les briques sont aussi très précieuses, sûrement plus que les ouvriers!
  • Toute utopie est dangereuse. Comme toute recherche de perfection, elle devient nécessairement totalisante.
  • Mais comment ne pas se tromper? Toutes associations et une association de faiblesses!
  • On est loin ici de lesprit de lesprit de Pentecôte ou un seul feu se divise en diverses langues de feu.
  •  Ces textes sont écrits après le retour de Babylone et il intègre des réflexions autour de ce drame. : Ils ont deux visées, dune par, contre les auteurs deutérocanoniques ou sacerdotaux,  qui navaient rien contre ce genre de construction en vue de créer une religion fermée, centralisée. Dautre part Babylone et ses puissants car ce sont là leurs constructions mentale et politique.
  •  Abraham fera la réponse à Caïn,  Lamech, et bien sûr les porteurs de cette utopie. Ce sera le refus dimposer des modèles, tout homme doit pouvoir trouver sa place dans la cité ! Nous savons tous que lenfer est pavé de bonnes intentions !

Vendredi 18 novembre Nous lisons Genèse 8 et 9.

Nous lisons le chapitre 8.

  • Le chapitre 7 s’achève dans la catastrophe et le chapitre 8  commence par : «Dieu se souvint de Noé…» nous admirons cette liaison ! À la fin tout va bien et pour raccrocher avec le chapitre 7 on nous explique que Dieu ne recommencera pas. Au chapitre 7 nous avons affaire à un dieu arbitraire qui fait tout et n’importe quoi. Au chapitre 8, au cœur de la catastrophe, Dieu essaie d’aider ceux que Noé a sauvés.
  • On peut mettre un parallélisme avec l’histoire de la sortie du jardin d’Eden ou celle de Caïn après qu’il ait tué Abel : au moment où l’homme a besoin de réconfort, Dieu est là. Et ce sera ainsi jusqu’à Lamech, et s’épanouira avec Abraham.
  • Le chapitre 20 évoque le sacrifice d’animaux purs. Nous échangeons longuement autour de la difficulté que soulève pour nous cette séparation entre pur et impur. Cette difficulté nous la devons bien sûr à ce genre de texte, mais surtout au dualisme grec. Nous glissons vers la distinction bien – mal, sachant que, si les hommes peuvent être mauvais, le mal n’existe pas. Nous évoquons l’histoire du paralytique où Jésus réponds à la question de savoir qui de l’infirme ou de ses parents est responsable.

Nous lisons le chapitre 9, dans lequel nous pouvons distinguer deux auteurs entre les versets 1 à 7 d’une part typiquement Eloïste et 8 à 17 plutôt Yahviste

  • Le verset 5 ( Je réclamerai votre sang) Nous fait voir que chacun est responsable des  autres, et réciproquement. Ceci exclut l’individualisme, et surtout toute idée de s’en sortir seul.
  • Au verset 22-23, la nudité est une allusion à Adam et Eve qui se découvrent nu à la sortie du jardin. Canaan fait partie de la terre(Adama) mais pas de la terre( haaretz). On peut y comprendre que Noé (le peuple qui sera le peuple d’Adonaï) n’est pas accessible aux autres peuples.
  • Ces textes montrent la construction d’un seul peuple, réunissant des hommes, venus d’horizons divers, souvent issus d’autres peuples, qui doivent être abandonnés. On peut comparer avec la France dans l’Europe : on doit se distinguer des autres nations alors que nous sommes à peu près pareils. Il n’y a pas de condamnation des autres peuples!
  • Dans toute situation catastrophique il apparaît des individus, des groupes d’individus, des peuples (pensons au Rwanda) qui font ce qu’il faut pour se sortir de ces bourbiers !
  • D’où la question comment amener les gens à composer, au lieu de s’opposer les uns aux autres ? Qu’est-ce qui peut faire du commun ?  Croire au Christ, le dieu de la réconciliation !  Accepter les hommes, les respecter, ne pas être d’accord mais chercher un sens commun ! Dieu n’est pas un déterminant mais un accompagnement, un réconciliateur.

Vendredi 11 novembre Nous lisons Genèse 5, 6, 7 et 8.

 Lire les explications de Christian :

Genèse 5 – généalogies – (clic)     Genèse 6 -une arche dans le déluge- (clic)

Vendredi 21 octobre Nous lisons Genèse 4.

Lire les explications de Christian (clic)

Vendredi 14 octobre Nous lisons une fois de plus Genèse 3

Lire le CR de Christian (clic)

Genèse 3, verset 1 à 14

  •  Nous évoquons la nudité, son lien éventuel avec le bien le mal … cette rhétorique du serpent ,sorte de poison qui nous oblige à y regarder par deux fois, ces deux arbres,  celui de la vie, commun à toutes les civilisations du Moyen-Orient, et l’autre qui permet de distinguer le beau du laid, le bon du mauvais et qui semble n’apparaître que dans le monde hébraïque.
  • Le serpent à  bon dos ! Il est le dernier de cette cascade de report de responsabilité. C’est un animal qui n’a ni dessus ni dessous, ni formes préétabli, on pourrait dire que c’est le ”on” !
  • On, c’est moi quand je me refuse à assumer mes responsabilités. [Au verset 12: ” la femme que tu as….” :  ce n’est pas moi, c’est elle, … c’est toi(Seigneur), … C’est le serpent,  c’est ”on”!
  • En fait, c’est arbre, ce serpent révèlent comment nous, humains, fonctionnons ! Le fruit qui s’avère être ici un poison, n’est pas interdit mais on est averti qu’il est préférable de ne pas en manger : la vie libre n’est pas sans exigences !
  • Nous sommes toujours prêts à nous défausser de notre part de responsabilité. Cet arbre humanise l’homme ! L’homme devient ainsi co-responsable, en particulier de son destin. nous sommes loin d’un Dieu Tout-Puissant.
  •  Dieu nous ouvre la vie en créant des relations,  en nous incitant  à nommer les choses. Adam et Eve savent qu’il y a du mauvais !
  • Ces textes, on peut-être été lus de façon culpabilisantes mais on peut les voir libérateurs !
  •   Nous lisons à partir du verset 15
  • Cette deuxième partie est distincte de la précédente. Après la “théologie” on ajoute des considérations anthropologiques qui expliquent pourquoi les choses sont comme elles sont.
  • Les verset 22 à 24 sont anthropologique : le jardin existe peut-être mais c’est aujourd’hui que nous en sommes chassés ( une maladie, la mort d’un proche)

 

Vendredi 7 octobre : Nous lisons genèse 3

Une séance un peu « Tohu va Bohu » !! qui nous a permis de revivre l’époque où BàBâR n’était que BàBâR ! Citation : « nous avons été dans notre état naturel » !!

Vendredi 30 septembre : Nous relisons Genèse 2.

  • Ces textes sont à la fois anthropologiques et théologiques.
  • Ils utilisent les outils conceptuels de leur époque…. comme nous !
  • Ces textes permettent aux Judéens de dire aux autres d’où ils viennent!
  • Quel lien entre le jardin d’Eden et la terre promise?  Après l’exil on reconstruit une nation. Nous avons là une proposition de ce qu’une nation pourrait être, c’est une promesse!
  • On peut également lire ces textes comme des paraboles; qu’est-ce qui est proposé pour l’humanité? Ce sont de grands modèles pour Israël.
  • Par exemple Abraham. Dans le livre des Actes, l’histoire de Paul reprend celle d’ l’idée c’est qu’on sort de modèles archaïques pour inventer une autre façon de vivre, ce sont des mythes. Un mythe n’est pas une fiction mais parle de ceux qui le portent: on projette sur Dieu ce que l’on est !
  • Larbre de la connaissance? du bien du mal? (Évoque surtout quelque chose au-dessus de nous); du bonheur et du malheur?( Nous sommes alors partie prenante de la situation)
  • Par ses actions, Adam se chasse  lui même.
  • Soit je sors d’Eden, soit je choisis ce qui est bon- bon pour  moi et les autres!
  • On évoque Deut 30:15 : Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal.
  • Manger de larbre ? c’est le faire soi, physiquement! Peut aussi évoquer la cène.
  • Le verset 24 (lhomme quittera son père….) est une référence abrahamique, c’est aussi un constat anthropologique : il donne à chacun sa place et donne à tout homme une personnalité à part entière.

Vendredi 23 septembre : Suite et considétations plus générales

Nous lisons Genèse 2.

  • Les pays avec des fleuves : Pichon, on ne sait pas trop mais il semble que c’est l’Arabie, Guilhom : L’Éthiopie.
  • Ce texte est plus ancien que le premier chapitre,  écrit vers 430.
  • Que signifie « nommer »?  prendre possession? Christian Rappelle que Dieu est un roi qui ne cherche pas à dominer, mais qui donne à chacun sa place. c’est le sens de ”nommer” = “Toi, tu es là !”. S’occuper c’est au sens d’assurer l’
  • Dans toute lecture, on peut se tromper, et aussi faire passer des messages qui n’ont rien à voir !  Pierre cite par exemple le verset 18 : « il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide qui sera son vis à vis. » … ou bien, l’histoire de la femme tirée de la côte de l’ Certaines traductions trahissent la suite du texte (chair de ma chair, = “comme moi” !) On pourrait lui préférer pour traduction : “ une aide semblable à lui” ou – avec Chouraqui, qui colle au texte original – : “ une aide contre lui ». Par ailleurs, l’utilisation du nom Adam rappelle que Dieu s’adresse ici à l’humanité et pas seulement aux mâles !
  • Il y a de nombreuses façons d’exprimer ces choses-là, je ne peux exprimer que les miennes! Que signifierait exprimer celle des autres? (tant de biais sont possibles !)
  • Il est pour ces textes des lectures clairement positives, pourquoi alors cultiver les lectures que nous jugeons négatives?
  • Plus généralement quand on entend “c’est de la faute aux religions” la faute est plutôt du côté de l’homme qui produit ce qu’il veut et qui tourne à son compte des choses qui lui sont extérieures.
  • On peut pousser ce parallélisme quand on évoque le combat entre démocratie et dictature, le doute contre la vérité infuse!
  • Après Saint-Augustin les théologiens commencèrent à bétonner, en particulier Saint-Thomas-d’Aquin.
  • Dans le protestantisme, le souffle porté par “les académies”, la deuxième réforme, au 17e a été rapidement refermé !
  • Quand nous évoquons péjorativement les évangéliques, nous oublions le fait que les  modérés y sont  majoritaires, et qu’ils sont souvent à la pointe en théologie ! Nous préférons colporter des amalgames, dans l’urgence de faire passer notre message.
  • Le problème, c’est qu’on demande trop souvent à la foi ( “Dieu me saisit”) de justifier nos convictions (« mes pensées sur Dieu »). C’est la  distinction entre une confession de foi (le Psaume 23) et une déclaration de foi ( texte clair et explicite).
  • Ce chapitre et les suivants s’articulent en deux volets, d’une part l’Eden d’autre part le début de l’histoire après la chute.
  • « la chute » : encore un mot largement biaisé pour évoquer la sortie de l’homme qui a préféré manger de l’arbre. La création est aussi dans le fait que Dieu prend acte du choix de manger, en en tirant les conséquences !
  • Les 11 premiers chapitres de la Genèse sont mythologiques. ils nous disent ce qu’est la réalité humaine! Mais en plus, il y a de la théologie qui parle de notre réalité d’aujourd’hui ( Dieu est intervenu dans cet état de fait). Ainsi ces textes parlent de nous !
  • Nous ne sommes pas là pour dire qui est Dieu, mais pour entendre ce qu’il nous dit dans nos actions. l’intention première du texte …  c’est nous!

Vendredi 16 septembre : à propos des textes lus vendredi dernier

Quelques notes à partir de l’exposé de Christian et de nos échanges qui ont suivi.

  • Dans les années 50-55, les protestants on cessé de mettre au centre de leur théologie, la création pour mettre avant tout le pardon, le salut.
  • À cette époque, l’existentialisme prédominait : on a préféré l’existence à la question des origines!
  • Maintenant la création reste toujours à  revisiter. Même si cette question a aussi des rapports avec la rédemption!
  • on a cherché le lien avec la science,  le New Age,  on est arrivé à des textes un peu fou ou Dieu aurait vraiment créé le monde! La création doit être abordée de façon critique et sérieuse.
  • Dans ce contexte les questions d’ordre écologique autour du réchauffement climatique nous demandent le rapport entre un dieu créateur et notre réalité et surtout comment réfléchir à cette question!
  • on se retrouve plus ou moins empêtré dans des credo auxquels on ne croit plus trop! par exemple “créateur du ciel et de la terre”
  • Certains théologiens ont su prendre leurs distances avec la lecture créationnistes de la Genèse. Il est possible de prendre acte de tout ce qui se dit ici ou là.
  • À propos du texte sur les décisions du Synode, Christian trouve très bien « qu’on y aille » mais la théologie annoncée est trop confuse elle manque de réflexion! Elle doit distinguer ce que je crois( de l’ordre de l’intime) de ce que je pense, qui peut être revu, critiqué …
  • Il faut aussi prendre en compte les théologies féminines ( USA) qui obligent à relire ce qu’est le cosmos, le tohum, etc.
  • Le chaos porte une idée négative qui n’est pas dans le tohu-bohu. C’est en l’associant au chaos qu’on a ajouté des connotations négatives, d’où l’intérêt de relire ce que chacun met derrière ces mots.
  • Comme les Juifs l’ont toujours fait, il est bon de tout discuter, en particulier ce qui semble ne pas poser de problème!
  • Nous évoquons le fait que la cosmogonie de l’époque a induit les représentations évoquées dans le texte où on cherche ce qui peut se rapprocher de notre lecture du 21e siècle avec notre propre sociologie, cosmologie…. avec toujours le risque de faire dire à ces textes ce qu’ils n’ont jamais dit ! Le texte a des droits! il n’existe que quand il est lu et interprété.
  • L’histoire nous rappelle que certaines interprétations ont eu des conséquences dramatiques amplifiées par le fait que nous placions l’Homme au centre de tout.
  • Il est proposé de distinguer d’une part Dieu, la parole, et d’autre part la création, sachant qu’on ne verra jamais l’acte créatif.
  • On peut ajouter une troisième chose à bien distinguer : tout ce qui tourne autour de la question des origines.
  • Autour de l’affirmation théorique ”le monde est incréé”, des théologies se construisent!
  • Il est évident qu’il y a quelque chose quand Dieu crée. Les  mythologies expliquent pourquoi on en est venu là.
  • Chacun reçoit ses textes à sa façon. Dieu a souci que chacun trouve sa place!

Vendredi 9 septembre : De Genèse 1-1 à 2-4a

(Texte de Christian)

BàBR 2022-2023/GENESE/1.BERESHIT

Approche du premier récit dit de la Création en Genèse 1/1 à 2/4a

A la différence des théologiens créationnistes nous ne défendons pas ou plus une création ex-nihilo (tirée de rien du tout). Pourtant notre lecture des récits de (la) Création demeure le plus souvent marquée au coin du dualisme, sinon du manichéisme, ou encore par notre culture mâtinée d’hellénisme et de rhétoriques telle l’opposition chaos-cosmos.

Ainsi, nous lisons Genèse 1/1 et ss. comme une succession d’affrontements, d’oppositions, de séparations nécessaires, et à partir de là comme le récit d’une pure sortie du chaos et de ses pouvoirs cataclysmiques et mortifères (désordre, destruction, souffrances, mort), en fait le mauvais, le négatif, vers le cosmos (coordination, équilibre, ordre, paix), en fait le bon (« Et Dieu vit que cela était bon »), le positif.

J’en fait une lecture différente, plutôt proche des théologies dites « Faible » et du « Process », dont vous découvrirez des aspects au fil des quatre motifs que je décline ci-dessous.

1- Une transformation par la Parole

Jacques Ellul nous a justement fait remarquer que : Dieu ne crée pas dans une explosion terrible de puissance mais par la simple parole : « Dieu dit » – tout simplement. (1). Notons que l’auteur développe en écho une éthique de la non-puissance de Dieu. (2).

Une Parole qui n’a rien d’impérative, de péremptoire, d’autoritaire, telle que l’on pourrait s’y attendre venant de la part d’un dieu. Mais (un) Dieu ici qui ne s’impose pas mais propose.

Propose son projet (Ephésiens 1/9 et 11) de transformation fondée non pas sur des affrontements et des oppositions en vue de séparations nécessaires entre des éléments ou des êtres jusque là prétendument confondus, confus, chaotiques, mais sur la distinction et la reconnaissance de chaque « être et chose », chacun.chacune étant dorénavant et entièrement rendu.e à lui.elle-même grâce à l’attribution d’une place ou à la nomination (par exemple les eaux d’en bas et celles d’en haut).

S’il y a bien distinction, il s’agit d’une première étape du projet de récapitulation de tout « être et chose » qui se réalise en christ (Ephésiens 1/10), d’une mise à plat en vue d’une mise en jeu, d’une conciliation – si nécessaire d’une ré-conciliation – en vue d’une aventure commune, partagée. (3)

Revenons à la Parole. La Genèse, dès les premiers mots du premier verset du premier chapitre, atteste – et explique pourquoi – Dieu crée en parlant, en créant du dialogue, de l’échange, du partage, de la relation en général. Mais allons donc un peu plus loin :

En créant par/avec la Parole, il crée les conditions favorables à la présentation et, il l’espère à la réception de son projet de Création qui ne peut émerger que sur une relation de confiance – de foi – réciproque, une véritable alliance… La Parole, en effet, est accueil, hospitalité, comme le suggère Emmanuel Lévinas (4), même si, du coup, il reconnaît (5) que la Création n’est pas assurée mais devient un superbe risque appelé à la vie, risqué par Dieu (et pour Dieu !), un superbe risque qu’il convie tous ses vis-à-vis à prendre avec lui !

2- Une transformation à (re-)commencer

Le Talmud (études rabbiniques) dit sa perplexité devant la Création telle qu’on se la représente le plus souvent, et l’exprime ouvertement avec des images fort suggestives :

Vingt-six tentatives ont précédé la présente Genèse, toutes destinées à échouer. Le monde de l’homme est né du coeur chaotique des débris précédents ; lui aussi est exposé au risque de l’échec et à retourner au néant… « Espérons que ça marche » se serait écrié Dieu lui-même lorsqu’il créa le monde…

John D. Caputo, à sa manière, dit la même chose en évoquant un élément irréductible d’indétermination et d’instabilité qui appartient à la création et qui fait que la création sera toujours exposée à être recréée. (6) Le commencement ne cesse de (re-)commencer. Et en ce sens il est réellement d’actualité. A nous maintenant de le tenir en main autant que nous le pouvons, d’y prendre (notre) part, d’aider à ce que ça marche.

Certes, nous pouvons confesser et proclamer que la Création est non seulement toujours et totalement offerte, mais qu’elle n’est pleinement réalisée qu’en christ. Le problème est qu’elle apparaît si hasardeuseincertaine, en grande partie non-accueillie, inappliquée, irréalisée, qu’elle semble toujours à venir, ou plus exactement en devenir si l’on se replace dans la perspective ouverte par le processus de récapitulation en christ évoqué par Paul.

3- Une transformation du tohu wa bohu et du tehom

Le troisième motif qui m’amène à lire autrement cette transformation ressort de travaux, je pense en particulier à ceux de Catherine Keller (7), qui renouvellent sensiblement notre approche, notre compréhension et notre interprétation du tohu wa bohu (que l’on traduit un peu trop vite par : désert ou informe et vide) et du tehom (que l’on traduit un peu trop vite par : abysse enténébrée) évoqués en Genèse 1/2, que l’on indexe un peu trop vite au terme générique de chaos – en tous les cas dans son acception négative.

Le tohu wa bohu et le tehom sont avant la Création, « eux » ont commencé avant « Au commencement », c’est à dire avant que Dieu ne commence à créer. Au demeurant ce sont d’ »eux », déjà là qu’il tire – au moins en partie – la matière de sa Création.

Ce sont « eux » qu’il veut transformer, transfigurer. Ce sont « eux » trop inanimés qu’il n’a de cesse d’animer, de faire vivre pleinement. C’est d’ailleurs un peu ce que disaient déjà les auteurs de Genèse 2 en parlant d’un Dieu qui arrose le désert et insuffle la poussière.

La Création n’est donc ni le refoulement ou la tenue à distance du tohu wa bohu et du tehom, ni leur mise en ordre ou au pas, ni leur contraire, leur opposante, contrairement à ce que laisse entendre le trop formel chaoscosmos, aux subreptices accents créationnistes !

Catherine Keller parle d’une creatio ex profundis à partir d’ »eux » qui, comme elle le souligne sont à considérer avec intérêt et curiosité pour leurs facéties éoliennes et liquides qui nous les rendent sans doute un peu insaisissables, un peu incompréhensibles, et même pour Dieu qui doit s’y reprendre vingt six fois, en espérant que ça marche.

Mais qui ne sont pourtant en rien maléfiques, perverses, terrorisantes – au nom de quoi d’ailleurs leur attribuerai-t-on ces coefficients du Mal, sinon parce qu’il nous faudrait partout et toujours des repoussoirs ?

4- Une transformation herméneutique

Il arrive que nous prêtions un peu trop vite aux textes bibliques et à leurs auteurs des intentions, des idées, des façons de voir et de comprendre qui ne sont en fait qu’une projection des nôtres sur les leurs. Il est donc important que nous fassions, même en non spécialiste, tout ce travail de compréhension, d’interprétation et de réédition.

Pour prendre un exemple relatif aux propos ci-dessus, je propose que l’on corrige notre approche des tous premiers mots de la Genèse et plutôt que :

Au commencement Dieu créa les cieux et la terre, l’on dise quelque chose comme (mais on peut trouver mieux) :

Dieu commença par parler (bara’, en hébreu, signifie parler de façon conséquente) à ce (et ceux) qui étai(en)t déjà là (entre autres : tohu wa bohu, tehom), à proposer de créer ensemble quelque chose qui ait du sens, qui soit beau et bon, pourquoi pas des cieux, une terre, où chaque chose, chaque être puisse vivre, s’épanouir, devenir ce qu’il est, être apprécié pour ce qu’il est, astre, rivières, arbres, animaux, humains…

Après tout, pourquoi ne pas oser, comme les Hébreux l’ont toujours et fort bien fait, « adopter » des idées, des mythologies, des histoires, émises par d’autres peuples (Hittites, Babyloniens, Ninivites) pour les « adapter » au message que eux voulaient transmettre, adaptations qui n’étaient pas sans rapport avec ce que ces textes et récits disaient, mais qui néanmoins en renouvelait sensiblement le sens.

Cette liberté de lecture et d’interprétation des « textes » compris comme « prétextes » à un message qui dépassent les « textes », nous donnerait une liberté d’approche des récits comme celui de Genèse 1/1 à 2/4a, et renouvellerait notre compréhension de ce que met sous les mots : Création, créatures, nature, culture, cieux, terre, humains, etc. et de ce qu’il en est ou non de leurs rapports..

Cette liberté herméneutique nous serait bien utile, en particulier pour celles et ceux (et pas uniquement parmi les « croyants ») qui se préoccupent de questions écologiques, climatiques, alimentaires et autres, et qui, selon moi, ont bien raison de le faire.

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(1Jacques EllulAnarchie et christianisme, La Table Ronde, Paris 1998

(2Jacques Ellul, in Le défi et le nouveau, Oeuvres théologiques, La Table Ronde, Paris 2007

(3Petit rappel à propos de la récapitulation (Eph. 1/1) : du verbe anakephalaiôsasthaï, reprendre point par point, dès la tête, dès le début, les origines, toutes vies et choses qui ont été découvertes, pensées, dites et faites par nous et en-dehors de nous, non seulement pour les rassembler ou les résumer, mais encore pour les accomplir, les parachever, les remplir de la plénitude de Dieu, pour reprendre une autre expression de Paul aux Ephésiens (3/10)

(4) Emmanuel Lévinas, Totalité et Infini, Essai sur l’extériorité, Le Livre de Poche, Paris 2000.

(5Emmanuel LévinasAutrement qu’être ou au-delà de l’essence, M NijhoffLa Haye 1974

(6John D. Caputo, La faiblesse de Dieu, Labor et Fides, Genève 2016, p. 133

(7Catherine KellerFace of the Deep : A Theology of Becoming, Routletdge, London 2003

Toulouse, le 9 septembre 2022

Christian Ginouvier

 

 

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